Les pistes du gouvernement pour faire baisser les prix sur Internet
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Les pistes du gouvernement pour faire baisser les prix sur Internet
Les pistes du gouvernement pour faire baisser les prix sur Internet
Les associations de consommateurs jugent les propositions que va étudier Bercy pour améliorer le pouvoir d'achat des Français.
Hier, mardi 1er avril, le groupe de travail sur les mécanismes des prix a remis son rapport à Christine Lagarde, ministre de l'Economie, de l'Industrie et de l'Emploi.
Ces experts chargés par le gouvernement de trouver de nouvelles pistes pour accroître le pouvoir d'achat des Français ont fait une dizaine de propositions. Parmi lesquelles, l'allongement de la période des soldes sur certains produits high-tech. Les équipements à obsolescence rapide pourraient ainsi faire l'objet d'une vente à perte toute l'année, sous certaines conditions.
Le groupe de travail a également mis en avant le rôle d'Internet dans la réduction des prix. Notamment en facilitant la concurrence. Cela passerait par une meilleure information des acheteurs sur les prix et sur les réductions pratiqués en ligne. Mais aussi par un affichage plus clair des surcoûts spécifiques à la vente à distance comme les frais de livraison, les frais de dossier, etc.
Les associations de consommateurs vigilantes
Le ministre de l'Economie et ses deux secrétaires d'Etat, Luc Chatel et Hervé Novelli, envisagent de reprendre certaines de ces pistes. L'allongement de la période des soldes devrait ainsi figurer dans la prochaine loi de modernisation de l'économie. Les autres mesures devraient faire l'objet d'une nouvelle réglementation ou d'accords entre les acteurs concernés (cybermarchands, associations de consommateurs...).
L'UFC-Que Choisir et la Confédération de la consommation du logement et du cadre de vie (CLCV), deux associations de consommateurs ayant accepté de participer à l'élaboration de ce rapport jugent une à une ces propositions. Selon elles, les préconisations du gouvernement seront efficaces sous certaines conditions.
1. Un label de confiance pour les comparateurs de prix
Le modèle économique des comparateurs de prix, basé sur des partenariats avec des sites marchands, les conduit à manquer d'exhaustivité et biaise leurs résultats. Certains font figurer en haut de liste, non pas les e-commerçants les moins chers, mais ceux leur ayant versé la plus importante commission.
Ce que le rapport préconise
Engager une concertation (...) en vue d'inviter les sites de comparateurs de prix sur Internet à adopter des principes méthodologiques et commerciaux publics garantissant une plus grande impartialité des comparaisons et des prestations effectuées. Un bilan des progrès enregistrés dans le fonctionnement des comparateurs à un horizon d'environ un an devra être réalisé.
La persistance de dysfonctionnements donnerait lieu à l'ouverture d'une réflexion sur la mise en oeuvre d'un comparateur de prix public, d'outils de régulation (...) et de mesures coercitives.
Ce qu'en pensent les associations
La CLCV n'est pas tendre avec les comparateurs de prix. « Ils ne respectent pas tous les critères de déontologie, malgré tout, les consommateurs les utilisent massivement. » Idem pour l'UFC-Que choisir pour laquelle « certains comparateurs de prix privés se donnent l'allure de sites officiels, on ne peut pas laisser croire qu'ils sont objectifs, alors qu'ils sont financés par les sites marchands. »
Les associations sont donc favorables à un label de confiance. « L'idée est d'établir une sorte de cahier des charges que devront respecter ces opérateurs privés.
Les bons élèves pourraient bénéficier de ce label », explique Reine-Claude Mader, présidente de la CLCV. Isabelle Faujour, directrice juridique adjointe de l'UFC-Que Choisir s'interroge cependant « sur le fait que des cybermarchands, par l'intermédiaire de la Fevad [Fédération du commerce électronique et de la vente à distance, NDLR] planchent eux-mêmes sur cette question ». Pour la CLCV, le problème est que les comparateurs ne seront pas contraints de respecter cette charte.
Si les manquements étaient trop nombreux, l'association n'exclut pas de passer à l'étape supérieure et de demander au Parlement de légiférer sur la question.
2. Un affichage obligatoire des surcoûts cachés
Les consommateurs éprouvent des difficultés à faire jouer la concurrence du fait du manque de transparence sur les prix pratiqués, notamment quand des frais annexes (frais de livraison) n'apparaissent pas clairement ou uniquement lors de l'enregistrement d'une commande.
Ce que le rapport préconise
Systématiser l'affichage du prix complet des produits ou des prestations en faisant figurer de manière visible les frais annexes en particulier lorsqu'ils sont incontournables, suffisamment en amont de l'acte d'achat.
Ce qu'en pensent les associations
Pour l'UFC-Que Choisir, c'est un réel problème. « Chez les cybermarchands pratiquant le low-cost, dans le domaine du voyage par exemple, des frais de dossiers d'un montant colossal s'ajoutent à la prestation. Ils ne sont pas visibles immédiatement.
C'est également le cas des frais de livraison qui apparaissent souvent après un processus d'achat lourd. Généralement le client ne revient pas en arrière pour refaire le processus chez un autre marchand », rappelle Isabelle Faujour, directrice juridique adjointe chez l'UFC-Que Choisir. Il est bien que le gouvernement en ait conscience.
Mais, là encore, les associations de consommateurs émettent des réserves sur la méthode, dans la mesure où les cybermarchands ne seront pas contraints de respecter une réglementation commune. « Le gouvernement envisage un engagement libre des marchands. Dans les faits, ces pratiques ne fonctionnent pas.
Il faut se donner les moyen de réglementer et de sanctionner ceux qui ne respectent pas ces dispositions », insiste Isabelle Faujour. La CLCV émet elle aussi des doutes : « Une profession ne peut pas s'autodiscipliner, il faut mettre en place un processus de vérification par un tiers », commente Reine-Claude Mader, présidente de la CLCV
3. Interdire la vente de services sans consentement préalable
Certains sites marchands ajoutent par défaut des composantes optionnelles au panier du client qui se retrouve à payer des prestations qu'il n'a pas choisies, s'il oublie de décocher les cases correspondantes.
Ce que le rapport préconise
Interdire la pratique commerciale consistant à pré-intégrer à la commande du client, sans avoir obtenu son consentement préalable, des composantes optionnelles de l'offre (par exemple un accessoire, une garantie complémentaire, un délai de livraison raccourci...) qui affectent le prix final.
Ce qu'en pensent les associations
« C'est quelque chose à quoi nous sommes très sensibles », précise Isabelle Faujour, directrice juridique adjointe chez l'UFC-Que Choisir.
De nombreux marchands cochent par défaut des services ou options annexes comme Voyages-sncf.com qui propose une assurance annulation avec ses billets Prem's ou encore Gros Bill et ses extensions de garanties. Nous venons de faire condamner CDiscount qui présélectionnait d'office des commandes complémentaires. »
Reste a savoir si ces bonnes pratiques seront respectées, en l'absence d'une loi contraignante pour les marchands. »
4. Indiquer les prix de référence avant les réductions
Les cybermarchands spécialisés dans le déstockage ou dans les ventes privées font référence à des tarifs souvent impossibles à vérifier pour le consommateur, qui ne peut ainsi juger de la pertinence de la réduction affichée.
Ce que le rapport préconise
Les sites marchands, tout comme les magasins, lorsqu'ils pratiquent des réductions de prix doivent mettre à la disposition du public une définition claire et lisible du prix de référence telle qu'elle résulte des droits en vigueur.
Ce qu'en pensent les associations
L'UFC-Que Choisir pointe du doigt le problème : « Sur les sites de ventes privées, il est souvent fait mention de "prix boutique" pour signifier le prix d'un article avant sa réduction.
Cela ne veut pas dire grand-chose, et c'est surtout invérifiable, par les consommateurs, comme par la DGCCRF. » Pour Isabelle Faujour, de l'UFC-Que Choisir, les prix dits de référence doivent être identifiables. « Nous ne sommes pas pour l'établissement d'une nouvelle réglementation, mais nous prônons un renforcement des contrôles et des sanctions envers les marchands qui tenteraient de faire passer des réductions pour ce qu'elles ne sont pas en trichant sur les prix de référence. »
Source: 01Net
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